Enfantement...
Enfantées dans mes propres convulsions douloureuses
De vagues tumultueuses squattent l’horizon débridé
Elles sont houles dans la grisaille des cieux orageuses
Tantôt des frissons sur mon corps froid fiévreux lessivé
Venu le temps tu as surgis dans mon univers
En mes folles blessures par ton amour tondues
Tu a planté un Eden de songes sur ma terre
Sur les ruines des malicieux malentendus
Sur l’île du rêve tissées tes fines pluies pleuvent
Tombent sur l’erg de mon cœur où coule une soif effrénée
Mes sentiments accourent aux mares s’abreuvent
Tissent une cire aux alvéoles de souvenirs remplies
Ton appel de loin plane tombe sur mes sables
Au milieu de l’oasis asséchée
La carapace endurcie devient terre arable
Tes ondes creusent une source aux liqueurs sacrées
En l’espoir je prends mesure
Tes paroles fleurissent sur mon âpre désert
Murmures bleues de brises qui à mon âme damnée susurrent
Une mélodie bravant la colère des vents d'enfers
Aux premières lueurs d’une aube mes pensées jointes
Aux bourgeons de rêve éclatés
T'offrent un bouquet de roses d'aurore saintes
Sur le plateau du matin déposé
Belle offrande est ce poème
Aux mots dessinant la porte du jour
Avec le coeur rouge en diadème
Epanchant les rayons d'amour dans ta cour
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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