Une envie pressante m’étreint tant ce matin,
Que je ne peux réfréner ma grande impatience,
Je m’approche du grand cerf, mais quelle inconscience,
Et le serre dans mes bras pour un grand câlin.
Puis, j’en fais de même pour la biche apeurée,
Tremblante et timide, un brin étonnée du geste,
Et tour à tour, j’approche ainsi les autres bêtes,
Offrant sérénité, tendresse et bons baisers.
Approchez donc, gentils animaux de ces bois,
Et vous autres, les habitants des prairies vertes,
Soyez sans crainte et savourez sans vaines alertes,
Ces doux instants d’amour fraternel pleins d’émois.
Au tour de ces humains si méfiants et distants,
Venez et goûtez à la douceur de mes bras,
Pas de jugement, ni de gêne ou d’embarras,
Simplement un câlin libre, gratuit et franc.
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L'homme est le rêve d'une ombre
(vers 135-140 des Pythiques de Pindare, le prince des poètes).