Le jardin de ma mère est un refuge doux
Où elle aime à flâner, le soir, dès le printemps,
Où, sous le cerisier, quand revient le beau temps,
On peut aller s'asseoir et puis oublier tout.
Un petit coin de thym, un autre d'estragon,
Sarriette et basilic, sauge et puis romarin,
Qui vont agrémenter la salade demain,
Voisinent avec les aulx et le carré d'oignons.
Pommes de terre nouvelles, à l'aurore arrachées
Dont la peau se détache en pellicule ambrée
Dès que l'ongle l'entame, en montrant la chair jaune.
Cuites dans une eau claire, avec un peu de sel
Et du beurre fermier, le sublime Vatel
Eût remercié le ciel pour une telle aumône.
le 14 Juillet 1994
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)