Souvenirs d'enfance
Longue, raide et dure aux habitants du quartier,
La rue où je suis née me semblait très facile,
La peine n’atteint pas les enfants tout graciles,
Qui se jouent des distances , des difficultés .
Mes copains et moi-même ne jouions que dehors,
Profitant des loisirs et de la liberté
Pour inventer des jeux et tous nous déchaîner,
Partant à l’aventure en nous sentant très forts .
Nos parents, bien tranquilles, nous laissaient en paix ;
Ils savaient qu’un bel ange veillait en douceur,
Qu’il nous protégerait, éloignant le malheur,
Et qu’ivres de bonheur nous serions escortés.
L’été sous la chaleur que nous ne sentions pas,
Nous dévalions la rue , juchés sur nos carrioles
Nous nous accrochions , en décollant du sol,
A la planche enchantée et arrivions béats .
Les noyaux d’abricot rassemblés dans un sac
Etaient des munitions que nous lancions, habiles
Sur d’autres abricots mis en petites piles
.Pour être ‘’déquillés ‘’ et répandus en vrac.
Le jeu de la marelle n’occupait que les filles
Qui du soir au matin sautillaient si légères ,
Tandis que les garçons, dans un maintien très fier
Mesuraient leur adresse avec de belles billes.
Quand l’hiver arrivait, pour bien nous réchauffer,
Nous avalions l’espace en courses éperdues
Jouant à cache-cache ou à loup y es-tu
Sans savoir que le soir nous serions fatigués .
La neige nous donnait de connaître l’extase
De découvrir la rue, les jardins et les toits
Recouverts d’un manteau aux beaux reflets de soie
Et de faire un bonhomme tremblant sur sa base .
Qu’importaient les saisons, ma rue était magique,
J’en connaissais ses charmes dans les moindres détails,
Hélas tout cela fut un simple feu de paille
J’en garde dans le cœur des souvenirs uniques . .
Jeannine
juin 2007