Prends- moi entre les plis des secrets de tes frissons
Là où la sueur sentimentale s’égoutte
Dans les allées de champ printanier luisant
Avec le soleil du coeur chauffant la route
Je serai dans la vallée fertile des secrets
Epanouie dans ta contrée profonde sauvage
Tes haleines occultes j'humerai
Effluves remplissant mes nuages
Me laisseras-tu fixer mes veines
Comme cordées à tes flancs
Pour que mon âme atteigne sans peine
Les hautes sphères du firmament
Sens-tu ces puissants bouillonnements
Déchirant écorchant les rivages de mon esprit
Avec ces bruits d'avalanches assourdissant
De mes pensées creusant ton nid
Ô brise sereine caressant les joues de ma nuit
Née dans les méandres dans ma tête
Peux-tu la surprendre dans un rêve inouï
Et lui imposer un éveil de fête
Pensées ! allez vers ses yeux
Plantez en son regard un rayon vermeil
L’ acceptera -t- elle comme aveu ?
Belle offrande à son réveil !
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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