Le chemin peut creuser ses flaques, ses ornières
Se perdre en sinuant sous un lit de fougères
Dans cet écrin de chair où bat ton coeur joyeux
Amour et passion s'offrent un pas de deux!
La bise peut rayer de cris le ciel du nord
Fissurer l' arc- en -ciel sous les vitraux de pluie
Le chien tirer sa chaîne en jappant un peu fort
Qu'importe! tu souris, vibrante...épanouie!
Tes pieds chaussés de nuit, arpentent les sous-bois
Foulent le sable roux , enjambent les falaises
Tes cheveux sont de feu, ta bouche rouge braise
Empourpre les baisers suspendus à tes doigts
Carquois de cupidon ballotté sur ta hanche
Tu baignes tes matins aux rives de l'ailleurs
Ton jupon relevé, basquine du dimanche
Laisse dans son sillon des frissons enjôleurs
Toi, qui fardes nos yeux au bleu de tes arcades
Et coiffes nos désirs en chapeaux de printemps
Toi qui fais folâtrer les heures en ballades
En traînant brodequins à la barbe du temps...
Toi qui fais et défais , les nœuds en notre gorge,
Qui donnes à nos voix un écho bien plus fort
Qui façonnes le fer au soufflet de la forge
Pour attendrir les ans, sur l'enclume du sort
Libre tu veux rimer, au gré de tes humeurs
En tenant par la main, les syllabes perdues
Taguer sur les trottoirs, des lettres en couleurs...
Libre tu veux danser et courir dans les rues !
Libre, tu veux t'ouvrir sur la lèvre ravie
De l'enfant qui sourit et du vieillard tremblant
Jouer à cloche pied sur le pont de la vie
Libre, tu veux hisser tes voiles de grand vent !
Combien te voient passer ? Tu pousses tant de portes !
Irisant de ton sang, la plume, l'encrier
Quand la pierre aplatit nos rêves de cloportes,
Toi, tu fais reverdir, les vers sur le papier!
Combien te voient passer ? et combien te retiennent ?
Assez pour emmêler leur salive à la tienne,
Assez pour d'un baiser se fondre sur ta peau ,
Assez pour voyager sur tes ailes d'oiseau ?
En ce soir, dévidoir de mon âme à l'envers
je déroule un à un , ces mots tout à ta gloire
Toi si chère à mon cœur, ma bohême aux yeux verts
Va... pose les pour moi sur ton bel écritoire !
Que tes bras tendus, y sèment , ô Poésie
Les roses de l'espoir et les grains de folie !
(20 octobre 2015)