Damnation apprivoisée(Expressionnisme)
Ma contrée se love dans les embruns
D'une cheminée fumante d’un volcan de la mer jaillie
De l’abysse que je remue avec mes mains
Fertilisant avec ses cendres l’île aux idéaux tarie
Mon corps se nourrit de vagues mugissantes
Ecumes tétées par les souches de mes falaises
Rocailles aux flancs écorchés écervelées
Avec les goémons sur les ressacs renouvelés
Dans l’archipel aux goélands
Je me coiffe d’un chapeau de leurs plumes
Dans nos retraites des typhons nous partageons
Une crevasse dans le cœur de roches de fortune
Lorsque le ciel se couvre de doutes
Que les nuées de noirs voiles couvrent l’horizon
Dans la vie plus une ombre de route
La solitude me couvre d’une écharpe de plomb
Mon îlot au toit rocheux saillant
Coiffe mon cœur blessé alangui
Avec les haillons de rêves celant
Les fissures béantes de mon esprit
Dans mon abri source de vents
Tanière de mes pensées ailées
Je me soûle de bruits violents
Des tourbillons dans ma tête fêlée
Ô galets par l’usure arrondis
Vos roulis distillent pour moi des mélodies
Ô goéland dans le ciel j’entends bien tes cris
Ami ! tu sais que la tempête je l’ai apprivoisée
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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