Ô ! Poétesses prenez garde !
Un séducteur sévit ici
Il se prétend poète ou barde
S'amuse de vos poésies !
Nul besoin de dire son nom
Vous le repérerez sans mal
Il dit " Mais je suis là , voyons!"
A chacune qui se sent mal
Figurez-vous qu'il a du charme
Bien qu'il ait l'âge d'être sage
De beaux cheveux blancs, une barbe
Vous envoie de gentils messages...
Sa tactique est des plus habiles
Il vous fait d'abord compliments
Dans un poème volubile
Surtout n'en croyez rien, il ment !
Et quand il vous pense amoureuse
Il vous affiche son portrait
Où il est si beau ! Malheureuses!
Ne succombez à ses attraits !
Alors que j'écrivais, sereine
Il m'a proposé, le gredin
D'être en son royaume la reine
De venir avec lui au bain !
Voyant qu'elle n'était point nonne
Ni non plus coincée pour deux sous
Il a dragué la Berrichonne
En lui causant de ses dessous
Et il n'a pas tari non plus
D'éloges à notre Nadouche
Dont il détailla, le goulu
Les jolis contours de la bouche !
J'en ai encore à son actif
Bien que j'en oublie sans doute
Le fieffé coquin a du pif
Et semble encore tenir la route !
Il a fait jaser la Pampille
De choses vertes et pas mûres
Que ne dirait pas une fille
Sans que rougisse sa figure !
Voilà , vous êtes prévenues
Déclenchons le vigi-parlote
Face à ce causeur malotru
Ne soyons ni niaises, ni sottes !
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"Les poèmes sont en chemin : ils font route vers quelque chose." Paul Celan