Dans les plus belles bohèmes
Au dessus de continents inconnues
Mon âme a voyagé dans tes veines
Aux caprices du rêve mordu
Comme cet enfant dans son berceau
Aux mains agitant les bulles de la vie
Ton image habite l’île dans mon cerveau
Campe sur la plage de mon esprit
Dans l’obscur derrière tes traces
Mon corps sur le lit laissé
Cordée mes pensées tissées
Je traîne sur ton chemin en laisse
Je vois les cercles de tes yeux
Dessinés par les mains des vents
Vents de l’amour turbulent anxieux
Venu de la source aux remous violents
Croire aux présages des éclairs
Allumés sur les ailes des papillons
Deux grandes mers
Au milieu tes pupille éclairent les océans
Revoir ces ellipses magiques
Dessinés sur les firmaments
Par les révolutions des astres
Autour de mon regard tournoyant
Peindre à l’encre du rêve bleu
Tracé dans le désert des sentiments
Une vallée ombragée de voeux
Oasis d’un idéal florissant
Allumer le chandelier aux aurores
Au pied de ton corps vacillant
En tes mains des branches d’or
Bourgeonnant ton coeur fluorescent
Beauté d’éden dans l’esprit cultivé
Ta peau orne les feuilles soyeuses
De toutes ces frondaisons tabulées
D’où coulent les rosées larmes joyeuses
Larmes des printemps révolues
Sur le temps présent des remords
Restent toujours en nous des dus
De ce passé en nous vivant encore
Reste lorsque le rossignol chantera l’idylle
Avec ses ailes sur nos tombes déployées
Nos âmes lui arracheront une plume
Pour écrire dans l’air le mot « aimer »
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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