C'est tendre et... noir !...
Mais il ne faut pas mettre tout le monde dans le même panier : Il y a des patrons qui travaillent plus que leurs employés, qui n'ont qu'un but : sauver leur entreprise, leur atelier, leur magasin, pour sauver leur personnel du chômage et des drames qui s'ensuivent. Des patrons qui ne se reposent jamais, ne prennent jamais de vacances, qui travaillent le dimanche, les jours fériés, qui lorsque la journée est finie pour les employés, travaillent encore tard dans la nuit, pour faire leur comptabilité, régler des problèmes avec les différentes caisses, RSI, l'URSSAF, leurs différents courriers, régler de nombreux problèmes. Oui, il y a des patrons qui aiment leurs employés, qui les considère comme faisant partie de sa famille, et qui veillent dans la mesure du possible à leur sécurité, leurs problèmes et leurs différents soucis.
Ce sont généralement évidemment, ceux que l'on appellent " les petits patrons", les plus nombreux, ceux qui gagnent le moins et ceux qui parfois désespérés se suicident quand ils sont écoeurés,après avoir tant lutté !...
Je suis Bouquiniste, j'ai ouvert ce magasin depuis 1996 : je n'ai jamais pris de vacances, je n'ai jamais pris de repos : je suis ouvert tous les jours, même le dimanche et aujourd'hui, vois-tu, je suis dans mon magasin à travailler et prêt à recevoir les rares clients qui vont s'y présenter, parce qu'ils ont oublié de faire des cadeaux à certains de leurs proches. J'avais une employée, que j'ai été obligé de licencier il y a 5 ans, après que l'Urssaf me soit tombé dessus : 9000 euros sur la gueule. Elle était pourtant déclarée,avec un contrat pôle emploi. Pôle emploi m'envoyait en début d'année l'échéancier des charges que je devais leurs payer chaque trimestre. Quand l'Urssaf est intervenu, le contrat était fini depuis 15 mois, je n'en savais rien, personne ne m'avait averti, et du fait que je payais les charges de pôle emploi, je me croyais couvert. Sans l'aide de ma mère âgée à l'époque de 91 ans, je n'aurais pas pu payer l'Urssaf et je coulais.
Je suis patron,j'ai une retraite misérable, et je suis obligé de continuer à travailler pour survivre.
Je ne lève plus le poing, depuis longtemps, j'ai compris que cela ne servait strictement à rien : les luttes qui gagnent ne font que changer nos oppresseurs. les patrons ou les syndicats, ce sont les mêmes qui tour à tour exploitent les travailleurs, ceux que Lénine qualifiait si justement de " les imbéciles utiles "..
Le canard enchaîné avait publié un article il y a une trentaine d'année, sur un personnage dirigeant un des 3 principaux syndicats du pays. Il venait de se taper un bon petit repas dans évidemment un très bon restaurant avec 3 amis : prix pour les repas 30.000 francs, petite gâterie en plus une bonne bouteille : 50.000 francs. Note payée en liquide : 80.000 francs des années 1985 environ soit au moins 15.000 euros de maintenant !...
Cotisez, cotisez,manifestez, pendant ce temps, nous négocions avec les patrons pour ne pas trop leurs nuire, et les valises pleines d'argent pour mettre en veilleuse notre pouvoir de nuisance...n'est pas une légende !...
Les imbéciles utiles, disait Lénine : finalement que l'on opte pour la lutte ou la passivité, on est toujours baisé !...
Rien de nouveau sous le soleil !...
Amitiés. St Just