Ma Dame, mes amours, pour vous j'ai affronté
La volonté d'un père. En jeune homme effronté,
J'ai dit vous préférer à une autre princesse.
Et mon amour pour vous, non, n'aura pas de cesse.
Si en Alger c'est vrai j'ai croisé une femme
Dont l'esprit m'a charmé, à vous seule est ma flamme.
D'elle je n'ai pu voir que ses yeux, car là -bas
Les filles sont drapées du haut jusques en bas !
Entre elle et moi est née une amitié profonde.
Mais pour moi, mon aimée, vous êtes seule au monde ,
A m'offrir votre cœur et, le plus beau cadeau :
Notre enfant qui grandit au sein de ce château.
A mille lieux d'ici, j'ai porté vos couleurs.
Votre écharpe, toujours déployée sur mon cœur,
Me protégeait des coups. Et, au bout de ma lance,
Votre ruban était témoin de ma vaillance !
Qu'ils soient sur palefroi ou sur un char à banc
Je ne crains les seigneurs, encor moins Keraban,
Ces bougres de pourceaux et ce vieux phacochère
Qui voudraient me priver de qui m'est la plus chère.
Mais la nuit où l'Enfant vient, porteur d'espérance,
Ne peut être souillée par l'idée de vengeance.
Il est de tradition d'accorder une trêve.
Vous m'avez pardonné, Princesse de mes rêves.
Je propose une trêve, y compris aux gredins
Qui devraient profiter pour filer, et bon train,
Elle ne durera que quarante-huit heures.
Mon épée est nerveuse et je crains un malheur !
Dessus mon destrier vers vous me précipite
Ne baissez point la herse. Attendez ma visite.
J'arrive assurément rempli d'un fol amour,
Que je vais vous prouver et la nuit et le jour.
Chevalier ADN, amoureux fou
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