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Le grand Tressaille Le grand Tressaille
Attaché au fond des bois délaissé, délié et fendu sa cuirasse emmêlée de froid par les nuages gris, pendu
le maître de céans, puissante énormité de la nature, des bois, si fort en ciment, dans le froid, se gèle, et fissure.
La mousse au pied, fier tapis en écharpe de marbre vert, se confie soyeuse, alanguie, dernière protection de la terre.
Elle lance un appel sourd et muet aux grandiloquents échalas vivants, « gardez-vous du ciel et à jamais, n’étendez vos bras déglacis géants,
vers ces sommets gris laiteux, montant sans fin vers les cieux !». « De la foudre cinglante, écartez-vous avant l’imminence du feu rendez-vous ».
Mais la mort blanche est tombée, brûlant dans sa tourmente le temporel titan. Déchirante lumière, brutale étalée, flétrissant sa peau, et carbonisant son devant
Il a fallu qu‘elle attende le grand crac pour vite, vite en un geste, s’en aller laissant le désastre près du lac d’un corps gisant, pantelant, soudain réformé.
Sur le crime, un vol suranné passent des oiseaux.
Là où même le vent accuse le décès du sire De l’aimant qui a failli, il ne reste des copeaux. Dégagé, de son écorce, des relents aux lourds soupirs, Le tant aimé reste abattu, il a péri, il perd ses os.
Il en va de même pour tous, nos sœurs et frères qui partent jalonnant les premiers les cieux du firmament au fil de la terre qui partent, des plus âgés pour suivre un autre destin, sans nous, complices de leur vie, de la nôtre, de leur fin.
Leur départ est un arrachement qui nous meurtrit le cœur et l’esprit leur faire-part, réel tourment résonne alors comme une tricherie.
Ils n’ont plus d’air, plus de doutes ni d’entrain. Seuls, nous échangeons des simplicités pour taire dans la seconde tous nos freins.
Qui sommes nous pour nous lamenter victimes de nos vies conscientes, petits falots qui commencent à brûler pour penser l’éternité patiente !
En souvenir de Jean-Marie D.
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