Le grand joueur brésilien entre sur le terrain,
Et il esquisse alors le signe de la croix,
Mais nul ne saurait dire s’il est un bon chrétien,
Ne riez pas de lui, vous, gens de peu de foi !
Sachez que les footeux sont très superstitieux,
S’adressant au Bon Dieu, ou au dieu du football,
Certains que ce rituel les rendra plus chanceux,
Qu’ils vont, sur la pelouse, jouer les premiers rôles.
En quatre-vingt dix-huit, fut-ce grâce à Zidane
Que les Bleus l’emportèrent sur la Seleçao,
Est-ce la bise de Laurent sur le crâne
De Fabien, qui fit qu’on leur mit trois-zéro ?
Et voulez-vous qu’on vous explique
Comment l’OM fut proclamé champion,
Moi, je vous livrerai l’explication unique :
Le slip de Basile ignorait le savon.
Si le Dieu tout puissant, soi disant, est partout,
L’arbitre assurément ne voit pas tous les coups,
Mais il est bien réel et fait partie du jeu,
Dieu le père, là -haut, ne quitte pas les cieux.
Diego Maradona par lui fut-il béni,
Quand l’arbitre un coup-franc de siffler a omis!
Il accorda le but consacrant l’Argentine,
Au pinacle du monde, grâce à la main divine.
Oui, pour gagner un match il faut de la confiance,
Mais chacun sait que dominer n’est pas gagner,
Il faut pour l’emporter avoir un peu de chance,
Le tout petit poucet parfois bat le premier.
Le cuir peut s’écraser dix fois sur le poteau,
Parfois le juge-arbitre ne voit pas un hors-jeu,
Ignorant les tricheurs qui tirent le maillot ;
Ils se laissent tomber : il n’y voit que du feu.
Dans la vie, très souvent, on prend des cartons rouges,
Et il arrive même qu’on risque l’exclusion,
Quand certains, près du stade, visent tout ce qui bouge,
Qui donc pourrait survivre sans la superstition ?
Dumnac