Le fléau...
Si la plume qui s'envole se fait poignard dans le dos
Et que la brume de la parole se fait brouillard et fardeau
Alors le silence se joue du bruit sourd de l'ignorance
Et se coupe la séquence d'un amour et d'une romance
Si le cœur est un réservoir à mi-plein à mi-vide
Et que le bonheur devient noir dans un soleil livide
Alors le carburant de l'âme consume ce qui doit être
Le temps dans les flammes brûle toutes les lettres
Si le regard dans le tunnel se prolonge dans l'abysse
Et que l'histoire éternelle ronge son os de chair et de vice
Alors la lumière n'est qu'un artifice que l'on souhaite
Devant ou derrière le feu se fait délice d'ombre parfaite
La poésie me direz-vous ? Elle est un de mes multiples instruments
C'est mon hérésie voyez-vous l'extension même de mes sentiments
Quand je m'en prive la douleur s'amplifie de la libération de mes maux
Une feuille en la dérive où la couleur se dilue sous le fléau des mots...
----------------