Plume d'or Inscrit le: 17/3/2012 De: vichy Envois: 556 |
Une rose pour ma mère Chaque dimanche matin, Aux premiers rayons Réchauffant et câlins, Je quitte ma maison Tel un pieux pèlerin, L’âme en ascension, Me fiant au sort divin En toute soumission, Tout joyeux, le cœur plein D’espoir et d’affection. Une tendre rose à la main. En toute discrétion, Je me rends au jardin, Près de la nuée de pigeons, Où leur est donné le grain. Je m’assieds, plein d’attention, Dans mon habituel recoin, Tel un vieux pion, Scrutant tout et rien, Les immeubles montants La foule en va et vient, Les véhicules, les piétons Et même au loin, les trains, En marche ou en position, Telles les chenilles des pins. Je contemple l’horizon Et les nuages lointains, Qui se font et se défont, Dans le ciel au bleu teint. J’écoute le bruit et les sons À l’ouverture des magasins Et l’entourage en agitation. Mais en fin, Revenu à la source de ma raison, Tout cela ne m’intéresse plus en rien Quand vient me murer le silence profond Souffle du néant, fruits de rêves vains Ni même tout ce cosmos rond La terre, mère des terriens De son aube à ses quatre horizons, Lorsque l’angélique image me revient Celle de ma vieille mère, en bénédiction Dans cet endroit, notre spirituel lien Où chaque semaine en toute saison En sa mémoire par un geste si anodin Je viens déposer alors, en fleuron La tendre rose, vif carmin Sur le banc, en dévotion Au serein et verdoyant jardin Qui autrefois, en sa floraison Le dimanche matin, Ma douce mère et moi, venions Nous asseoir, la main dans la main Sur ce même banc a ailerons. Et aujourd’hui, en ce matin Fortement ému, l’esprit en confusion J’ai essuyé mes larmes à deux mains Et repris le chemin de la maison. Ma mère est là bas, d’où nul ne revient Quant à moi je ne suis plus qu’un anion Pris dans le souffle de mirage oscillant Que se rejettent les jours des saisons, Jusqu’au moment où à l’orient Mon soleil et mes étoiles s’éteindront Et l’on me conduirait auprès de ma maman.
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