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     le menestrel du peuple
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Expéditeur Conversation
NAJIALI
Envoyé le :  19/11/2015 18:42
Plume de satin
Inscrit le: 16/11/2015
De: ALGER ALGERIE
Envois: 37
le menestrel du peuple

Il marchait d’un pas cadencé dans un va et vient endiablé, il est à
prendre pour ces danseurs de flamenco de l’Andalousie profonde, il
fredonnait un air en prenant cet accent espagnol et la chanson
sortait d’une voix suave de ses tréfonds mi- coléreux mi- rêveur en
pointant son doigt vers ceux qui tout autour de lui assistait à son
spectacle de rue.

La petite fille est en colère
Elle pleure tout le temps
Elle pleure ceux qui ont pris la mer
Et le ciel n’est pas content
Et les preux qui sont fiers
De ce qu’ils font
Ils font boire aux autres l’amer
De leurs folies ils en font une raison
Dans ce monde tout va de travers
Sous l’explosion des passions

Les badauds lançaient les piécettes. Et parfois ceux qui veulent
le faire parler encore, lui lançaient des boutons et lui en souriant, il
leur lançait de cette voix suave et chaleureuse comme émanant de la
profonde Andalousie.

Ils vous ont inculqué l’ignorance
Pour vous rendre plus doux.
Ils ont brisé en vous la conscience.
Pour faire de vous des mous
Et vous plein d’impatience
Vous êtes devenus des loups
La vie n’a pas de sens
Si vous ne la prenez pas du bon bout

Chaque jour il se rendait dans une ville dans un souk, pour faire
son numéro, emportant avec lui son banjo, parfois accompagné de
son fils qui jouait des castagnettes, et avant de commencer ses
chansons, il commençait par un discours :

Chers frères je ne suis pas un mendiant
Chanter est mon gagne-pain
Donnez ce que vous voulez dix, vingt, cent
Je ne m’adresse qu’aux coeurs sains
Chacun sa valeur chacun sa passion
Moi c’est de semer la joie et le bien

Et après ce discours d’entrée il fait mine de régler son instrument
et parfois regardait du côté de ceux qui s’agglutinaient autour de lui :
-Vous êtes pressé de m’entendre, vous aimez ma voix, cette voix je
l’ai travaillé en Espagne lorsque je vivais là-bas, si c’était au temps
de Joselito, j’aurais pu chanter avec lui dans ses films !
Son fils riait sous cape, et certains lui lançaient ‘’akh’rout’’
(mensonge).
Et lui riant tout en réglant son instrument lance de sa voix
mélodieuse comme une complainte

N’écoutez pas les fous à lier
Ils aimeraient vous enchainer à leurs folies
Mais la vie est bâtie en paliers
Que chacun vive comme vient sa vie
Il ne faut pas que vous râliez
Avec votre Dieu soyez polis

Et parfois il faisait choisir à l’assistance les morceaux qu’elle
voulait entendre.
Un jour il leur lança tout de go tout en marquant une longueur
de ton dans la dernière syllabe en mimant Joselito dans son faste
lorsqu’on l’appelait la voix d’or.

En ces temps où les fous se panadent (*)
Et se donnent des airs élancés
Leurs ânes donnent des ruades
A ceux qui gênent leurs avancées
Les pauvres comme parade
Fuient de peur d’etre tancés
Leurs hôtes leur chantent sérénades
De coups bien balancés
En ces temps de jérémiades
Les mots sont déplacés
Il n y a plus de myriade
Des accolades du passé
Tout est bravades
Tout est tracé
Les insouciants jouent et musardent
Et les malheureux n’ont qu’une seule pensée

Et il tournait le dos à l’assistance et s’en allait sans aucun mot de
plus pour une autre destination, une autre ville une autre assistance,
et personne ne comprend que le poète qui vit en lui souffre mais il
n’osait souiller leur joie.
Ainsi était le ménestrel du peuple.


* se panadent du verbe panader (classique) pavaner "les gueux revetus
se panadent avec leurs beaux habits"
Honore
Envoyé le :  24/11/2015 15:48
Modérateur
Inscrit le: 16/10/2006
De: Perpignan
Envois: 39530
Re: le menestrel du peuple
C'est là un état d'âme parfaitement construit .
HONORE
NAJIALI
Envoyé le :  25/11/2015 21:38
Plume de satin
Inscrit le: 16/11/2015
De: ALGER ALGERIE
Envois: 37
Re: le menestrel du peuple
merci à vous pour votre lecture et votre commentaire
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