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     Histoires de chiens
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Expéditeur Conversation
ZAGHBENIFE
Envoyé le :  19/11/2015 9:34
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 7/11/2015
De: ALGER
Envois: 33620
Histoires de chiens

Hier s’offrit à mes yeux de vagabond, une scène qui remplit mon cœur d’un malin plaisir, qui me poussa à la décrire à tous ceux qui voudraient entendre une banalité dans ce monde banal.
Un chien pas plus haut que trois pommes faisait la cour à une chienne, qui paraissait issue de la société des nantis, il clamait son amour pour cette égarée dans ce misérable quartier, avec toute la poésie des bas-fonds, en vers et en prose qu’il connaissait.
Ses aboiements alertèrent tout le voisinage, mais la misérable femelle ne daigna jeter un regard même de pitié, pour l’avorton amoureux.
Elle n’avait d’yeux que pour ce grand chien debout au coin de la rue, oreilles dressées, pattes lustrées, poils gominés et bien peignés, queue de couleur roux-velours de luxe.
Le cœur de la femelle battait fort pour le chevalier de ses rêves, même égarée elle n’avait pas perdu le nord la coquine.
Elle n’avait d’yeux que pour ce fort guerrier qui ne daignait pas encore lui jeter un regard même de bienvenue. Elle lança un cri de folle-amoureuse et l’avorton croyant être l’élu, clama plus fort son désir et son amour.
Il augmenta de volume à ses clameurs et sa verve doubla, il faisait frétiller sa queue pour sa dulcinée de la haute classe, et elle faisait frétiller sa queue pour le fier à bras d’en face.
Un batard courbé par les années et la misère, qui passait par là, jeta un regard de dégout à la scène, et poussa un long soupir de chien peiné, en souvenir de sa jeunesse. Lorsqu’il faisait la cour aux chiennes. une larme pointa à son œil au souvenir de son passé maintenant courbé par l’âge.
En son for intérieur il fustigea l’avorton qui ne se rendait pas compte que la femelle à laquelle il osait prétendre ne daignait même pas lui jeter un regard de pitié. L’avorton continuait à clamer son amour à la riche égarée qui elle n’avait d’yeux que pour celui qui de l’autre côté de la rue faisait celui qui n’avait pas envie de prendre femme pour le moment. Le batard, de colère, et d’une voix cassée par l’émotion, et les quelques verres lampés avec les clodos de la région, ajouta ses aboiements à ceux de l’avorton et de la femelle.
Fier à bras touché par tant de sollicitude daigna traverser la rue et rejoindre la troupe, il prit la belle sous son aile protectrice et conquérante dans sa niche au coin de la rue, et s’offrit de lui apprendre les quatre mouvements de la vie à deux.
L’avorton peiné se retira sur la pointe des pattes, blessé dans son amour-propre de male en mal d’amour, trainant avec lui tous les handicaps dont l’a si généreusement doté la vie, se retournant vers le batard il lui lança un aboiement de colère, ce dernier touché par tant d’ingratitude se retira vers ses quartiers en se disant ‘’que la jeunesse d’aujourd’hui ne savait pas, ce que voulait dire être sportif’’. Il se retourna vers l’avorton et lui lança un adieu pour l’éternité.

Alger 1993
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