Mascotte d'Oasis Inscrit le: 7/11/2015 De: ALGER Envois: 33620 |
PATTE FOLLE EST PARTI ! Sa grosse tête et son visage de poupin, et une petite moustache plantée au-dessus de ses lèvres, ses cheveux ébouriffés et son air candide, le faisait paraitre enfant, malgré son âge d’adulte. Ses petits yeux, incrustés dans de petites fentes, lui permettait de regarder autour de lui, sans avoir l’air de contempler quelque chose ou quelqu’un. Il poussait sa charrette porte-poubelle devant, sans faire attention à ce qui se passait autour de lui, avec sa veste bleue de travail, et son pantalon marron usé aux genoux et aux fesses, et ses espadrilles sales et trouées, il vivotait dans cette société aux mille facettes, il connaissait son rôle de balayeur de rue par cœur, il ne fréquentait pas les autres acteurs de ce théâtre de la vie. Il aimait se retirer dans son coin pour prendre son frugal déjeuner, qui se compose d’une baguette de pain et d’un sachet de lait. Autour de lui c’était le vide, tous ces gens qui gesticulaient dans leurs discussions, et les autres ceux qui déambulaient dans les ruelles, ceux qui vaquaient à leurs occupations, ceux qui parlaient pour ne rien dire, ceux qui mentaient, ceux qui se taisaient, ceux qui faisaient exploser le silence, ceux qui volaient, ceux qui violaient, ceux qui se rechignaient, ceux qui se résignaient, ceux qui riaient, ceux qui pleuraient, tous ces gens-là n’existaient pas dans son univers à lui. Ces gens-là produisaient la saleté, lui l’enlevait, il n’aimait pas voir ses rues sales, il s’appliquait à les rendre propres, il n’aimait pas la saleté, lorsqu’il a balayé toute la rue, il aimait s’asseoir dans un coin pour contempler son œuvre, il venait encore une fois de vaincre la saleté, parfois il était peiné de voir tous ces gens s’acharner à rendre les rues sales, mais pour lui c’est une aubaine, car voir une rue sale le rendait plus dynamique. C’est pour cela qu’il n’en voulait pas à tous ces producteurs de saletés, car cela l’aidait à travailler plus pour combattre toute cette saleté que produisent tous ces gens bien habillés au volant de belles voitures. Lui n’avait pas de voiture, ses poches vide et sa patte folle ne lui permettait pas d’avoir une voiture, il s’en foutait, il avait sa charrette et la saleté. Il avait sa simplicité, c’est dur d’être simple et modeste ces temps-ci. Il aimait vagabonder dans les rues, ‘’ses rues’’ poussant devant lui sa charrette porte-poubelle. Il était là assis sur le trottoir, sa baguette de pain sur les genoux, son sachet de lait entre ses mains, il savourait son repas quotidien, lorsqu’il entendit des coups de feu, les gens courraient dans tous les sens, un jeune passa devant lui poursuivi par une rafale, patte-folle sentit quelque chose pénétrer dans son corps, il regarda le trou dans sa veste bleue, il bascula en arrière, il sentit sa vie s’échapper par le trou dans sa veste, il jeta un regard d’adieu à sa ruelle, il ferma les yeux……
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