J'ai tout quitté mais je suis bien
ce train menait vers le lointain
les rails guidaient le grand convoi
j'en avais peur perdant ma voix

on était tous très entassés
dans le wagon pour les bestiaux
on ne sait où on nous menait
notre âme était au caniveau

enchevêtrés et écrasés
et ce ciel gris qui défilait
on était juifs et puis voilà
on n'avait pas cousu de croix

le train prenait de la vitesse
il emmenait notre jeunesse
et puis aussi les petits vieux
qu'avaient la fin entre les yeux

et la locomotive nous tirait loin du monde
au fond de l'univers où nous serons en ronde

les rails étaient là sous nos pieds
on entendait leur lourd tempo
on était tous défigurés
par cette mort qu'on sentait trop

et puis la fin est arrivée
on est partis pour se laver
je chante en moi pour ce final
les gaz suffoquent et je vois mal

mais ils n'ont pas brûlé ma foi
elle dort toujours entre mes bras
ils ne peuvent pas incinérer
la liberté de la pensée

au fond de l'univers nous sommes arrivés
l'étoile est dans mon âme parmi la voie lactée

chemins de traverse

Bjr,

Beaucoup aimé ma lecture, triste époque.
mais qu'elle belle âme!
Pascal

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je rêve de pouvoir encore rêver

je ne te vois plus là où je te voyais
pourtant je t'écoute, t'entends et te ressens
pourtant tu es toujours là où je suis

pascal

merci à vous

Un lourd et beau poème sur une page bien sombre de l'histoire.
Merci pour cette mémoire, qu'il ne faut jamais oublier.



Loïk. P

Bien sombre et terrible époque où l'humain a montré toute sa cruauté envers l'humain son frère

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une sombre page de notre histoire, un partage touchant

Une triste évocation
D'une période sombre

Claude

échapper à un pareil enfer tenait du miracle que jamais l'on oublie la cruauté des hommes et le courage d'un peuple