On apprenait jadis au pays de Voltaire,
Qu’il y a ,chez les humains, quatre couleurs de peau
Et le mot « race » n’était pas alors un gros mot,
Il n’avait pas encor de relents délétères.
Les Pères blancs alors christianisaient Bambo,
On ne craignait de dire : « Y a bon Banania »,
On dévorait l’album de « Tintin au Congo »,
Et l’on portait aux nues Savorgnan de Brazza*.
On jouait beaucoup aussi aux Cow-boys, aux Indiens,
Et l’on était toujours du côté du plus fort,
Un bon Indien, bien-sûr, était un Indien mort,
On tirait des bisons des fenêtres des trains.
Robinson Crusoe, échoué sur son île,
Soudain à Vendredi enseignait l’Évangile,
Il pensait lui apprendre et le Bien et le Mal,
Mais il apprit à tuer au jeune Cannibale.
Au lieu de dire « peau Rouge », dites « Indien d’Amérique,
Au lieu de dire « un Noir », on dit « un Africain »,
Au lieu de dire « un Jaune » on dit « un Asiatique »
Au lieu de dire « un blanc » faut dire : « un Caucasien. »
Au lieu de dire « un sourd » dites un « mal-entendant »,
Au lieu de dire « aveugle », préférez « mal-voyant »,
Et « un tétraplégique », c’est bien mieux qu’ « un cul de jatte »,
Hitler était-il fou, ou plutôt psychopathe ?
J’aime Lizarazu, comme Lilian Thuram,
Et Emmanuel Petit tout autant que Zidane,
Et j’aime autant Barthès que l’ami Laurent Blanc,
Et Claude Nougaro tout comme Aznavourian.
J’adore les slaloms d’un Anthony Martial,
Les dribbles époustouflants d’un Sofiane Boufal,**
Et les shoots à trois points du grand Tony Parker,
Et toi, Aimé Jacquet , ton onze black, blanc, Beur !
Si tous les gens de France se donnaient bien la main,
Étaient égaux en droits et tous, des citoyens,
Chacun en la nation retrouverait confiance,
Et elle disparaîtrait, chez nous, l’intolérance.
*Célèbre explorateur français d'origine italienne qui découvrit le Congo
**Ex-joueur d’Angers aujourd’hui au Losc à Lille
Dumnac
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