LE CHEMIN DE LA VIE.
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L'homme sur la route de la vie,
Chemine aux dangers et aux tentations,
Spacieux est le chemin qui mène aux perditions,
Resserré, un sentier, qui trace vers la vie.
Traversant la campagne, un pont de pierres fissurées,
Qui enjambe un pauvre rubicond,
Le colporteur, au vêtement déchiré au genou,
Porte sur le dos, sa puissante hotte d'osier.
Il n'ose déjà plus regarder devant lui,
Dans la peur de cette traversée vers l'avenir,
Et dans un frisson de tout le haut le corps,
Son regard apeuré, reste tourné vers l'arrière.
Un chien roux, côtes saillantes et poils dressés,
En collier à pointes, montre ses crocs menaçants,
Juste devant, il croise, mauvais augure,
Des os blanchis, crâne et tas d'oiseaux morts.
Il vient de dépasser une riante colline,
Où se poursuit un vol et une rapine,
Les soldats, déserteurs, s'emploient à dépouiller,
Liant à un tronc d'arbre, une pauvre victime.
En contrebas, se déroule une scène bucolique,
Des paysans, repus, dansent au son d'une cornemuse,
Alors qu'au sommet, sur un morne gibet,
Brille, en haute échelle, la roue du supplicié.
Ainsi va le chemin du pauvre colporteur,
Si, de surcroît, un aveugle guide un autre aveugle,
Vers un pont peu sûr : tout deux tomberont !
Quittant ce monde mauvais et sa folie.
L'homme continue sa marche, avec son bâton,
Dans sa laborieuse et dangereuse progression,
Quêtant tout le long, une innocence retrouvée,
Qui lui fera toucher du doigt, la sagesse divine.
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illustration :
"Triptyque du chariot de foin"
Jérôme Bosch . 1502.
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