En effeuillant


Dans septante ans et quelques printemps
Vous rouvrirez ce recueil angoissant
Libérant ces évanescences du néant
Que vous lirez, tremblant, retour du temps.


Comment ces quelques feuillets de vent
Ont-ils pu échapper à ce rythme éprouvant
De la naissance à la mort dans l’instant
Pour devenir l’éternel régal de l’amant ?


Feuilletez-les, investigateur du cœur,
Demandez-vous pourquoi l’auteur
A voulu confier ces miettes de pensées
Au papier qui ne peut que les glacer.


Un souvenir furtif viendra éclairer
Vos joues aux traits suppliciés
Par les rides du temps, atrocité
Creusant alors votre visage émacié.


Vous refermerez doucement le cahier
Et vous enfuirez sur la pointe des pieds
En murmurant, du bout des lèvres, en aparté :
Il est marqué du sceau de l’immortalité.

3/1/11
Pleurs:

très léger !

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Lire, c’est rencontrer du monde, au plus profond de soi.

Citation :

Tant de mots s'échappent et meurent dans l'oubli du temps.
Quelques uns auront accès à l'immortalité.
Saurons-nous dire l'un de ces mots ?

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Que proposez vous donc pour la survie de notre langue
Bien mal en point, qui lentement balance, en transe
Au bout de la lance, en cadence et en défaillance
Battons nous jusqu'au bout pour qu'elle, à nouveau, s'élance.

Brirob

Du mieux que nous pouvons
Préservons ce trésor
Que l'acidité de la facilité
Commence à ronger

Claude