Il s'appelait Aylan Kurdi
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Il s'appelait Aylan Kurdi,
Petit bonhomme de 3 ans,
Mais il n'est plus qu'un corps sans vie,
Un petit cadavre gisant.
Ils naviguaient, sous un bon vent,
Mais le bateau a chaviré,
À cause des flots trop mouvants,
Au milieu de la mer Égée.
Aylan aurait pu arriver
Et faire simplement : atchoum !
Mais son visage est retourné
Contre le sable de Bodrum.
J'essaie d'écrire un beau poème,
De m'indigner, avec des mots,
Mais le poète doit se taire ;
Il doit laisser parler les flots :
« Hommes, je suis la mer Égée !
On me laisse parler : je parle !
Aylan cherchait la liberté,
La traversée lui fut fatale.
Non, mes flots n'étaient pas mouvants,
J'essayais de les garder calmes,
Pour que les gens puissent vivants
Poser le pied sur une plage.
Hélas ! Aylan, ce petit homme,
Dans mes beaux flots s'est retrouvé ;
J'ai voulu sauver ce bonhomme,
Mais malgré moi je l'ai noyé !
Hélas ! je l'ai senti mourir
Entre mes flots épouvantables !
Moi qui voulais le secourir,
Le porter vivant sur le sable !
Malgré cet horrible trépas,
Mes flots affreux vous l'ont rendu...
Pardonnez-moi, j'aurais voulu
Vous le rendre vivant... Hélas !... »
***
La mer Égée n'est pas coupable,
Ce sont les hommes qui le sont,
Avec leurs guerres effroyables
Où règne la confusion !
Guerre civile et guerre sainte,
Guerre par procuration ;
En Syrie, la paix s'est éteinte :
Chaos et conflagration !
Le 25 août 2012 :
Le massacre de Darayya ;
21 août 2013 :
Le massacre de la Ghouta !
Épouvantable cauchemar !
Et celui-ci n'est pas fini :
On découvre un charnier, plus tard,
Dans le désert d'al-Keshkeyyi !
L'État islamique perpètre
Le massacre de Kobané ;
Le diable s'amuse peut-être :
Nombreux civils exterminés !
Si un enfant gît sur le sable,
C'est de la faute des canons ;
La mer Égée n'est pas coupable,
Ce sont les Hommes qui le sont !
Repose en paix, petit bonhomme :
L'Humanité pleure sur toi !
Tu es mort à cause des hommes ;
Ils porteront ce pesant poids !
Tu es victime de la guerre
Qui fait régner son feu mortel !
Tu es tombé sur cette terre,
Tu te relèveras au Ciel !
Je vous invite à lire le commentaire de StJust, qui apporte des précisions intéressantes au sujet de la guerre en Syrie.
Vous pouvez également prendre connaissance de ma réponse, un peu plus loin.
Merci.
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Je vous invite à découvrir mes poèmes, empreints de délicatesse, de romantisme, de spiritualité, etc. (Prononciation classique : i-on ; i-eux ; i-eur ; i-a ; i-an ; etc.)