Un silence brumeux enveloppe ces lieux
Sceaux de légendes issues du fond des eaux
Des hommes, des fantômes, à l'œil orgueilleux
Quittent leurs vieux châteaux, envahissent les lieux
Au seuil des îles vertes je suis envoûtée
Par la cornemuse ou la lyre d'Orphée
Je vogue à ma guise éperdue dans l'oubli
Dans cette cité grise aux aubes de pluies
M'abandonnant au temps, à l'air et à la terre
Je laisse mon âme et ma pensée se taire
Au pays de fées, auréolé de mystère
Eperdue dans l'oubli mes souffrances j'enterre
Par-dessus les ronrons j'entends vertes prairies
Murmurer à la vie leurs bonheurs, leurs soucis
Ô! Douce harmonie qui enfante à la vie
Une tendre espérance au visage rajeunit
Une brume silencieuse emplit les estuaires
Les rues étroites son parées des rubans verts
Le vent d'été gémit exhalant dans le vide
Un parfum éphémère d'une femme-fleur livide
En haut d'une cathédrale aux immenses piliers
Raisonnent les clochers d'un ding-dong régulier
Quelques vitraux ternis et portails ciselés
Rassemblent les siècles, clament l'éternité
Dans une maison calme aux vastes jardins
Le soir je me retire en plein cœur de Dublin
Je fredonne des airs, je prends des bains d'écume
Univers vespéral qui fait fi de la brume