Le vent froid balance
Les maigres branches,
Autour, le silence,
Partout, des croix blanches.
L'astre adoucit les collines et les champs,
Se faufillant dans les chemins sacrés,
Les anges déplient leurs ailes d'argent,
Sur le sanctuaire des soldats sacrifiés.
Les tranchées communes creusées dans la terre,
ont tu vos voix et enterré vos vies,
Quand la poudre du canon blanchissait l'air,
L'horizon rougi vomissait vos cris.
Le corps gelé, vidé de tout espoir,
Le regard vers la demeure de vos pères,
Vous plongiez sans fin, au coeur de l'histoire,
Dans cette nécropole, vos âmes solitaires.
Pardonnez-moi, si je vous dois la vie,
Vous, qui l'avez perdue à l'aube du printemps,
Sur cette terre, où la fleur s'est flétrie,
Pousse l'herbe gorgée de votre sang
Passant, si le froid te glace,
Dans ces allées de gloire,
Partout où tu passes,
Laisse un peu de ta mémoire.
A mon oncle, mort à Verdun en 1914 à l'âge
de 20 ans.
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"Il n'y a rien que les hommes aiment mieux à conserver et qu'ils
ménagent moins que leur propre vie" LA BRUYERE