J’ai le cœur qui boîte.
J’ai le cœur qui boîte.
Tu verras que survient toujours l’indigence
De nos corps usés, de nos âmes fatiguées ;
La sève circule en secret par décence
Une ferveur muette qui va s’épuiser.
Si tu viens me surprendre en quelques absences
Dis- toi que m’appellent les souvenirs d’antan
Souris-moi simplement, impose ta présence,
La beauté candide de ton sourire d’enfant.
Note dans ton carnet les lieux de mémoire
Que parfois je ressasse comme un vieux gâteux
Et n’omets rien de ce qui fut notre histoire
Que tu poursuivras quand j’aurai fermé les yeux.
Si tu veux, aide-moi à faire quelques pas
Il me faut avancer avec plus de prudence
J’ai le cœur qui boîte : il bat comme- ci, comme-ça
Même s’il craint, il cultive l’indolence.
C’est l’heure de boire un thé, et puis tu t’en iras
Vivre cette vie de fou loin de ma retraite
Pour éviter mes pleurs, je sais tu t’enfuiras
Après un baiser qui me prendra en traître.
La porte refermée, je me sens fatigué
Et l’angoisse m’étreint dans la solitude
Entre ces quatre murs ; la vie cadenassée
J’attends toujours, j’en ai l’habitude.
Pierre WATTEBLED- le 1 août 2015.
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