Les vieilles courbées



Les vieilles courbées comme si déjà
La terre s’ouvrait devant chaque pas
Chaque pas qu’elles font la canne à la main
Dans les allées bleues de leur grand jardin.

Le verrou qui claque et la porte en bois
Qui grince et gémit on ne sait pourquoi
Les poules picorent au milieu du pré
Les lapins frissonnent au fond des clapiers.

Les vieilles courbées leur tablier bleu
Le même toujours et leurs blancs cheveux
Comme si la vie avait pris le temps
D’amasser ici la poussière des ans.

Le cheval boiteux renâcle dans l’aire
Sous le saule pleureur près de la rivière
Les foins sont rentrés la paille s’allume
Sous le reflet pâle d’un rayon de lune.

Les vieilles courbées comme si déjà
Le bruit de la terre se faisait plus bas
Se faisait plus bas ou bien s’était tu
Dans le grand silence des heures perdues.

Leur lampe vacille et leur feu s’éteint
Comme ces miroirs qui perdent leur tain
Le passé fomente dans chaque coin sombre
Des scènes bizarres qui bougent dans l’ombre.

Les vieilles courbées s’endorment déjà
Leurs grands yeux fermés ne regardent pas
Le soleil qui frappe à leurs volets clos
Faisant naître en vain un matin nouveau.

toute une vie, des gens qu'on oublie bien souvent, merci du tendre et délicieux hommage


yann

Tu fais remonter des images de mon enfance chez ma grand mère paternelle, elle avait toujours le même tablier du 1 er janvier au 31 décembre... c'est du moins ce que je croyais... jusqu'à ce que des années plus tard j'apprenne qu'elle avait hérité d'un coupon de l'armée et qu'elle en avait cousu 3 ou 4 dedans....

J'ai beaucoup aimé ce tableau champêtre d'un autre temps qui perdure encore dans certains villages un peu oublié

Amitiés
Pampille

Merci pour ce magnifique tableau je vois un Van Gohg

Luz

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Les gens vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir... Et meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu.
Le DalaÏ Lama

Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit… Khalil Gibran

Bravo pour cette vision pleine des sentiments d'une vieillesse uniforme .
HONORE

La lecture de ce poème m'a fait penser à la très belle chanson de Brel: les vieux !

" les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux.
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux.
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan..."

Elle fait partie, pour moi, d'une des plus belles de son répertoire.
Ce poème apporte les mêmes émotions d'une nostalgie du temps qui passe, et d'une noblesse dans l'attitude et les gestes des anciens.
Bravo et merci orteng pour ce beau partage.
Amitiés.
Ruben.

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Pendant que l'on attend de vivre, la vie passe.
SÉNÈQUE.Ruben

Merci à tous pour vos commentaires


Amitiés

Orteng

les vieux, hommes et femmes
dos courbé, savent le précieux d'une vie

ils aiment nous conter leur vie riche
car ils ont la chance, d'avoir pu marcher
sur les routes de la vie..

leur sagesse est exemplaire!

je visite des malades agés, près d'eux
je retrouve la
douceur, tendresse, sincérité

mon coeur en est comblé
je leur apporte mon écoute, souvent de l'aide
et des petits gateaux faits maison!

j'aime les petits vieux..
merci pour EUX

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l'Amour rayonne quand l'Ame s'élève, citation maryjo

Ces vieilles courbées sont aussi nos grand-mères qui loin des paillettes et de l'éphémère, vivaient simplement dans l'air de leur temps et même maintenant.Bel hommage.Amicalement.fx

Merci encore pour vos commentaires

Amitiés


Orteng

ces vieilles courbées qui portent le poids de toute une vie

merci pour ce bel hommage en poésie

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"Rêve ta vie en couleurs
C'est le secret du bonheur" Walt Disney