Le sphinx de Delft. (L'apothéose, un 28 mai.)
Le sphinx de Delft.
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(L'apothéose, un 28 mai.)
Au chevalet, en modèle convié, pose la gloire,
La muse Clio trompette, la renommée troue l'atmosphère,
Les symboles en profitent pour se marier : en victoire,
L'harmonie et la grâce posent et emplissent l'hémisphère.
Se baignant au flot de lumière claire et pure,
Le temps se couronne de laurier, se fige et s'arrête,
La touche de tempérament dessine en toute nature,
Transcende l'habileté, joue à la toile qui s'apprête.
L'apothéose s'élève, passe à niveau l'oeuvre d'art,
Une muse qui s'amuse simplement à imiter la vie,
Regarde par en-dessous et siffle en réalisme : le départ,
Un pont qui relie l'intemporel, au tendre vis à vis.
Le 28 mai, dans l'intimité de l'atelier, coule le silence,
La lumière distribue son aura aux portes du rideau,
Naissance divine qui emplit en avance, la transparence,
Drapant l'espace d'une carte aurifère en porte-drapeau.
A son atelier, satisfait, le sphinx pose ses pinceaux,
L'allégorie, belle muse, donne les réponses au rinceau.
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Illustration : L'atelier (allégorie de la peinture)
de Johannes Vermeer. 1666
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