Plume de platine Inscrit le: 13/5/2014 De: Envois: 2944 |
La Poésie - I- L'aube L'aube
Comme tous les jeunes de sa tribu venait le temps du Voyage , Il avait embrassé sa mère, ses frères, ses sœurs, ses amis, Regardé dans les yeux de son père, écouté les conseils des sages, C'était un jour d'été dans une Terre sans pays.
La veille, son père lui avait indiqué la route à suivre, Comment en suivant la rivière le voyage serait plus facile, Bien sur il devait se méfier de l'effroyable vouivre, De quelques tribus plus ou moins dociles.
Le Voyage était un grand moment pour un jeune garçon : Au début du printemps, chaque village envoyait sur les chemins Les jeunes à la découverte des autres à l'unisson, Des aventures, des jeunes filles vers des beaux lendemains.
Après deux mois d'aventures , des visites aux autres tribus Il arriva à la Caverne Sacrée, l'étape obligée. Chaman était son Père comme toute sa lignée, Du destin de sa famille il avait le tribut.
L'accueil fut souriant et bienveillant, Les sorciers, les chamans, les guérisseurs, les artisans Venaient le saluer, le voyage et sa saison Etaient pour tous un moment de floraison.
Un des ses oncles lui fit visiter la Caverne Sacrée, Depuis quelques saisons sur ses parois il dessinait . Il lui montra les différents pigments : L'ocre, les charbons, le rouge du sang.
Il contempla pendant des heures les animaux , Les rhinocéros, les bisons, les chevaux, S'émerveilla de la course des aurochs, De toutes les bêtes s'enfuyant sur les rocs.
Plus tard, il s'assit prés des sculpteurs , Regarda leurs mains habiles taillées la pierre, S'émerveilla de la femme au ventre rond en quelques heures D'un rocher sans forme devenir statuaire.
Le lendemain, il apprit à fabriquer des instruments : Avec un os de vautour il fit une flute, Il souffla dans son instrument à vent, Fit rire ses maitres avec sa pauvre turlutte.
Avec d'autres voyageurs, il assista à une répétition, Les musiciens faisaient tourner les rhombes à toute vitesse, D'autres frottaient leurs racleurs sans hésitations, Sur des tambours d'autres tapaient avec souplesse.
Des danseurs jouant de la flute virevoltaient, Des jeunes filles tournaient autour du feu, Entrainant les voyageurs dans le jeu, Souriantes, joyeuses prés de la Caverne Sacrée.
Ce soir là , il apprit dans les bras d'une douce blonde Le jeu de l'amour, découvrant l'art des caresses . Toute la nuit, il resta prés d'elle, loin du Monde, Devenant enfin Homme, cette nuit pleine de promesses.
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