Et pourtant...
Il est tôt et si tard en même temps
que faire de cet ultime crépuscule
j'en ai bel et bien fini d'être crédule
et cette solitude au regard pédant !
Et pourtant je souris à qui le veut
fais les yeux doux quelle lâcheté..
le superficiel habille mes traits..
j'ai perdu le sacré du feu...
Et pourtant ce rose posé sur mes lèvres
fait comme si je me trouvais belle..
parfumée jusqu'à l'osseuse moelle..
je dissimule le mal de vivre en fièvre...
Et pourtant l'émotion n'en fait jamais trop...
quand la saison fait chanter les fleurs
quand son refrain repousse mes peurs..
et ce mal être qui en veut à ma peau...
Et pourtant m'émerveiller toujours est !
à jouir sans atteindre d'orgasme futile..
à la vue d'une mer colère, indocile..
le plaisir en copulant avec l'abstrait..
Et pourtant il faudra finir en beauté !
cette petite vie si ordinaire..
la putréfaction à venir de ma chair..
a des allures de fin, d'inachevé...
Et pourtant je fixe l'horloge du salon..
au paroxysme de l'incertitude morbide
le temps prend le temps de m'offrir la ride..
et la vie ne tient plus qu'Ã son fil...obsession...
Si la vie ne me retient plus vraiment..
faut qu'elle me le dise en face..
sans fioritures, si la corde casse
je veux bien.. me jeter dans le néant...
Isabelle le 30 mars 2015
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