L'inutile d'une nuit...
Dans l'inutile d'une nuit..
ouvrir grands les yeux, les oreilles
derrière la fenêtre aux volets assoupis
imaginer les étoiles, la lune, qui veillent
Elles ne dorment pas ou si peu
dans le clair de lune même l'insomnie
s'éprend du spectacle des cieux
douce nuit s'habille de mélancolie..
Parce que les nuits sont faites pour dormir
les paupières ferment doucement la porte
les yeux clos feignent un long soupir
avant qu'un songe ne les emporte...
Les murs complices de toute une vie..
savent tant de choses du dormeur..
ses rêves, ses cauchemars.. ses envies..
ses plaisirs solitaires ses doux pleurs...
La parade nocturne toujours s'achève
à l'aube qui se lève .. crescendo..
d'un soleil timide au rayon qui crève
la pénombre ôte lentement son manteau...
Comment ne pas se fondre dans une nuit..
se vautrer dans l'intimité de ce moment..
si l'on n'en peut plus et que l'éveil s'enfuit..
la pensée touche du bout du doigt le firmament...
Les étoiles, la lune tout ce qui se passe ailleurs..
ailleurs que dans une couche aux draps froissés
où le dormeur abandonne sa fragile pudeur
au gré d'un corps à corps momentané...
le dormeur éveillé s'en va vers l'étrange pays..
que l'on survole dans l'inutile d'une nuit...
les nuages s'écartent le voyageur endormi..
traverse les cieux tout en restant dans son lit...
Isabelle le 27 mars 2015
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