Ultime bouteille jetée aux flots.
Tu n’imagines pas combien de fois
Je suis venue en ces lieux d’absence
A chercher raison
Pour calmer mon spleen
A boire les flaques des sentiers en forêt…
J’en ai pris des gueules de bois
J’ai naufragé en ces glauques miroirs
Guettant les remous
A pieds- joints, debout
Finissant un gorgeon de mauvais alcool
Fixé au ciel bas de mon ivresse,
A la bouteille, en longs sanglots.
Tu n’imagines pas combien de fois
Je suis venu en ces rives d’absence
Pas bien dans ma tĂŞte
Pas bien en mon cœur
L’âme entre deux eaux,
A en perdre sa ligne de flottaison.
J’en ai pris des gueules de bois
J’ai fait des naufrages les yeux dans la vague,
Guettant les remous,
Les roseaux debout,
Suspendu au ciel bas de mon ivresse.
Ultime bouteille jetée aux flots.
Tu n’imagines pas combien de fois
Je suis venu en ces lieux d’absence
Parlant au néant :
Autant qu’il est vide,
Silence de plomb,
Et colère au fond…
Dans son habit d’océan rugissant
Et j’en ai guéri des gueules de bois
Avec mes états d’âme
Tristes paysages
Nature torturée en transparence
Fond de bouteille ramenée par les flots.
Pierre WATTEBLED- le 18 mars 2015.
----------------