La femme ne peut être esclave de son homme,
Car aimer n’est en rien s’aliéner soi-même.
Obéir à la trique, comme bête de somme.
Comme poulet voler pour attraper les graines.
De son maître et seigneur être sous la férule,
Et laisser le volant au chauffeur, en voiture,
Et réciter son texte, au mot, à la virgule,
Et se dissimuler sous une ample voilure.
Elle traverse la vie, enfermée dans sa bulle,
En subissant des hommes l’ignoble dictature,
Car, hélas, on le sait, il est des latitudes,
Où le soleil ardent rendrait femmes impures.
On m’a dit cependant, qu’en ces pays du sud,
Au fin fond de l’alcôve, sourit Schéhérazade,
Et qu’alors elle connaît, après la solitude,
Les parfums d’Arabie, les tendres sérénades !
L’homme qui est adepte du ‘Sois belle et tais-toi !’,
Garde femme à la caisse ou dans la devanture,
Il entend détenir sur elle tous les droits,
Il lui plait qu’on envie sa longue chevelure.
Si certaines ont reçu tout ce qu’argent procure,
Si elles croulent sous l’or, les honneurs, les rubis,
Leur amour n’est au fond qu’une triste aventure,
Le mari vit sa vie, qui n’appartient qu’à lui.
De tous les amours d’hommes, il en est un qui dure,
La dame à ses élans est demeurée fidèle,
Elle marche à ses côtés sans nier sa nature,
En rimes il veut parler à sa tendre gazelle.
Dumnac