Toi, mon oncle Guillaume avais-tu un secret,
Que tu as emporté, avec toi, dans la tombe ?
Tout un pan de ta vie, tu le biffas d’un trait,
Et quarante ans plus tard, au crabe tu succombes.

Lui qui s’était marié tout juste avant la guerre,
Il n’eut pas le temps même, de lui faire un enfant,
Et sept années plus tard, enfin il devint père,
Mille neuf cent quarante-sept, Louise devint maman.

La guerre déclarée : Guillaume fut militaire,
Et dès les premiers jours il est fait prisonnier,
Il n’avait pu stopper cette invasion d’Hitler,
À vivre loin de France il dut se résigner.

D’autres, moins chanceux que lui, exilés dans les villes,
Devaient en Germanie fabriquer des obus,
Elle lui fut épargnée cette besogne vile,
Auschwitz et Buchenwald, il ne les a connus.

Il fut garçon de ferme au fin fond de l’Autriche,
Ce n’était pas vraiment un damné de la terre,
On ne le regardait, mon Dieu, comme un caniche,
Il mangeait à sa faim, on en fit presqu’un frère.

Des nouvelles de Louise, il n’en recevait guère,
Il ne lui venait plus de France aucun courrier,
Et il se croyait veuf, au mieux célibataire,
Et il se demandait : « Serais-je bien marié ? »

Mais, au moins, il passait ses journées en plein air,
Se laissant absorber par les travaux des champs,
Ils l’avaient adopté, le fermier, la fermière,
Et lui les aimait bien, c’était de braves gens.

Son cœur battait chamade, il avait le cœur gros,
Et son sang bouillonnait, boosté par ses hormones,
À la grange il voyait Ursula tout en haut
De cette grande échelle, lui, qui n’était qu’un homme.

Mille neuf quarante-cinq, quand il est revenu,
J’avais trois ans à peine, je n’ai pas oublié
J’allai, avec ma tante, lui souhaiter bienvenue,
Tous deux étaient heureux comme jeunes mariés.

Mon oncle, semble-il, a bien tourné la page,
Et quelques mois plus tard va naître ma cousine ;
Il n’ira pas revoir ce très lointain village,
Quel est ce souvenir qui le hante et le mine ?

Dumnac

Grand merci pour cette description qui me touche personnellement. je n'ai connu mon père qu'à l'âge de cinq ans lorsqu'il revint de Bavière où il fut durant tout ce temps prisonnier de guerre dans une ferme.
Amicalement

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275ème Ambassadeur Universel de la Paix

Les vents sont des souffles provoqués par la respiration des anges JH

Une histoire touchante comme en ont vécu bien des hommes arrachés à leur patrie, à leur famille... Mon grand père n'en est pas revenu, je ne l'ai jamais connu...

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

On peut imaginer, une époque bien douloureuse à tous les égards, avec en prime les hormones..
Paix à son âme!

Une histoire touchante qui parle bellement à tous ceux qui s'y retrouvent de près ou de loin
Merci poète

Douce Ursula , une belle et triste histoire dans une période bien sombre, L'anniversaire des camps nous rappelle l'horrible projet d'Hitler et ses complices.

Amitié

Jean-Pierre

Beau poème qui raconte une histoire "cocasse" qui a dû arriver bien des fois...
"La cuisine au beurre" Célèbre film qui réunit Fernandel et Bourvil dont voici le début de scénario:
"Après quelques années passées en captivité durant la Seconde Guerre mondiale, puis en liberté auprès de Gerda en Autriche jusqu'au retour du mari de celle-ci, Fernand Jouvin, restaurateur marseillais rigolard et menteur, revient à Martigues pour retrouver son épouse Christiane..." (merci Wikiki) évoque ce fait qui de pas banal peut devenir fatal...



Amicalement... NL

Émouvante histoire !
Merci Dumnac!

j'ai beaucoup aimé l'histoire de ton oncle guillaume !

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http://www.mespoemes.net/eolienne/

https://www.amazon.fr/Souffle-poétique-Adeline-alias-Éolienne/dp/2414163232

https://www.edilivre.com/sur-les-ailes-d-eole-adeline-mela-eolienne.html

Tu nous parles d'une époque où pas mal de gens ont souffert vraiment
Merci pour ce témoignage poignant écrit avec les mots du coeur
Je retiens que tu as quand même une bonne mémoire (à trois ans)

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une histoire qui touche au coeur

une tranche de vie émouvante et très bien retranscrite.
Merci
Rolland

Une lecture émouvante... J'ai aimé...

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dans l'eau est ma force
dans l'air est ma substance
dans la terre est ma vie
dans le feu est mon energie
vous etes mon 5 eme element

Bonsoir Dumnac, très beau et touchant partage poétique

Amicalement

*Touchante lecture*
Amitiés
Célia

Merci pour vos commentaires, chers amis d'Oasis,
Jackharris,Chris-ray, Saumon, Reda-k, Coburit
Noirelune, Amina, Eolienne, HakimAR,Felinelove,
Rolland,Poème,, Filoumen, EvilFranck, Celia
Le souvenir d'être allé chercher mon oncle au "centre d'accueil"est réel. Je me souviens de cette expression.Je ne savais pas d'où revenait mon oncle, je ne comprenais pas vraiment sans doute. On m'a expliqué plus tard. Mon oncle disait souvent: "Quand j'étais en Autriche", "en Autriche". Pour le reste, Ursula...! C'est mon imagination qui me l'a dicté.Ce qui est véridique c'est cette scène au bas d'une échelle, où un homme lève les yeux et peut entrevoir ce qu'il ne voit pas d'habitude.Il y faisait lui-même allusion et s'en amusait.
Mon amitié
Dumnac