Quand la nuit étoilée se pend à la fontaine
Que la lune s'unit aux amants enlacés
Je sens monter en moi une lumière pleine
En rires débordant sous mes yeux chavirés
Quand le vent ralenti sa plainte minérale
Et contourne la branche en peignant le feuillage
La grive musicienne emplume mon corsage
Et mon cœur en son nid avec ardeur s'exhale
Quand ta peau tel un drap se détend et se pare
Des brumes qu'un ruisseau entonne en doux refrain
Je sens ton baiser d'aile, ô papillon mutin!
Sur ma bouche aspirer le miel et le nectar
Mes pieds nus sur la mousse épousent les roseaux
Tandis que dans un souffle irisé de moiteur
Ma nuque renversée inhale ta vigueur
Quêtant le bel aimant de tes bras en cerceaux
Lorsque la nuit retient le clignement des heures
je me laisse emporter aux salves du bonheur
Je meurs et je renais sous tes assauts ardents
Explosant d'impudeur,enchainée à ton flanc
Quand l'ombre nous revêt d'une écume sucrée
Je m'arrime à ton port en joyeux moussaillon
Et de mon capitaine honorant le blason
Me couche au creux d'airain de ton corps sublimé
Là , nous nous reposons légers amants du soir
Rassasiés et heureux dans un frais reposoir
Et le reflet des nues maquille notre iris
D'un bel astre arrondi qui dessous l'oeil se glisse
Rosaly