Gabrielle et Julienne sont au bain.
Gabrielle et Julienne sont au bain.
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D'un baldaquin, un grand rideau de soie rouge,
Encadre deux femmes nues assises en baignoire,
Remplie de vin ou de lait pour les vertus rajeunissantes,
Le bain en confort est tapissé d'un drap blanc clair.
A gauche, Julienne d'Estrées, pince le sein fardé rouge,
De sa soeur Gabrielle, qui montre une bague de fiançailles,
Du bout des doigts, celle du couronnement d'Henri Quatre,
Qui depuis le deux mars lui tient promesse de mariage.
Les visages sont des plus ovales, l'allure altière,
Des perles en pendants d'oreilles soulignent le rang,
Derrière se tient une couturière, ou est ce la nourrice ?
Le feu rougeoie, sur la cheminée, le tableau d'un homme nu.
L'ambiance est érotique, mystérieuse, cette tenue de mamelon,
Donne l'indication d'une grossesse à venir ou d'une naissance,
Un fils, César, est déjà né, et la couture dans son coin s'active,
Quand au portrait, nul doute que c'est celui de ce père royal.
Le pincement de téton attire l'attention à la source du lait,
Pourtant, l'arrière plan sinistre, annonce la mort future,
En effet, la flamme est peu lumineuse, le miroir est sombre,
Et le meuble recouvert de velours vert ressemble à un cercueil.
De cette scène banale, tendre et sensuelle pointe le drame,
Juliette et Gabrielle, en plaisir, prennent un dernier bain.
Illustration : Gabrielle d'Estrées et une de ses soeurs.
Auteur inconnu. Ecole de Fontainebleau. Vers 1594.
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