J’aurais aimé tout retenir.
J’aurais aimé tout retenir.
La mer remonte rapide envahissant la baie
Un chalutier lourd rentre en un concert de mouettes
Le soleil nappe de reflets d’argent le long chenal
Une corne sonne encore dans les lambeaux de brumes
Des enfants crient de joie dans leurs jeux espiègles
J’aurais aimé tout retenir, de même que le vent
Qui a tout emporté, loin où la mémoire se brise
En opus si difficiles à reconstituer
Parfois, pourtant, quelques-uns s’en viennent et refont surface :
Quelques images furtives s’associent, ébauchent un paysage,
Osent même des visages qui demeurent silencieux
Puis se recouchent à nouveau sous le suaire des flots
Il faut laisser la mort aux morts et la vie aux vivants
Comme le disait ma mère simplement en quelques mots.
Face au soleil, je souris à la beauté sauvage
Livré à l’éblouissement prégnant de l’espace immense…
Sans résistance, je me laisse emporter au gré des mots.
Au rythme des marées, j’ai le cœur chaviré.
Pierre WATTEBLED- le 23 décembre 2014.
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