Plume de platine Inscrit le: 2/9/2014 De: Envois: 2089 |
Le petit grog Le petit grog
Quand je ne trouve pas trop d’idées, il m’arrive de me rabattre sur la mer. Elle me parle toujours celle là , me dit toujours quelque chose, même si je ne vis pas à son bord. Mais, quand, je sors de chez moi parfois, j’ai l’impression d’atteindre l’eau, qu’elle me circonvient, m’entoure, et me câline en un sens. Alors, je me crée un passage à travers ses flux. Ce n’est pas évident, mais j’y arrive. Elle est bleue, et salée. Il y a des dauphins, et des oursins, alors je dois faire gaffe où je marche. Quelques petits crabes fuient devant moi. L’eau m’atteint les hanches maintenant, mais je ne suis pas inquiet, non, loin de là . Je continue mon chemin, le plus tranquillement possible, zen - presque. L’eau siffle maintenant, m’atteint les épaules, je marche avec de plus en plus de difficultés. Quand elle m’atteint le menton, l’eau, là je commence à flipper en un sens. Non, ce n’est pas ça!, mon heure n’est pas encore arrivée tout de même, ce n’est pas possible! Mais je fais encore quelques petits efforts, et parviens, enfin, à sortir la tête des embruns, oui, car ce sont des embruns maintenant, et j’entends la mer claquer, les vagues filer et s’abattre, le soleil - apparemment - me taraude la nuque. Mais où suis-je donc? Je ne sais pas. Mais quel est ce paysage?, cette logorrhée verbale?, cette balade sèche et malade?, je ne sais pas. Mais j’entends les marsouins. Ils sifflent maintenant, continuent au dessus de moi, sautent et voltigent, puis, petit à petit, réapparaissent les toits des maisons, les fenêtres, les porches et les portes, et les petits - et grands - marsouins disparaissent. Le sol s’assèche. Ca y’est!, mes pieds sont secs!, je peux aller chez moi. M’allonger. Et me confectionner un petit grog.
|