Odalisques en transe du soir.
Illustration : Les femmes d'Alger. Picasso. 1953
D'après E Delacroix
Odalisques en transe du soir.
----------------------------
Odalisque clouée à son lit, la rivière est profonde,
Les mystères font haro, se vautrent aux malfrats,
Au fil d'une ruelle, l'appel d'une âme divine, vagabonde,
Les écots partent en procession, échangent récits alléchants,
En pavane, sous mille parfums, s'alignent les frivoles,
Dévorant entre elles, tous les fruits de la passion,
Les rires coulent aux rigoles, se moquant des idoles,
Et le désir s'éveille, superbe, marquant la dévotion.
Bientôt, la quiétude chamboule, la milice qui rôde,
Les rustres se rassemblent dans de sinistres attitudes,
Au fond de l'impasse, réfrigèrent les gorges chaudes,
Les coutelas miroitent, encoignés, aux malfrats rudes.
Près de toi, divine odalisque, s'égrènent délices, merveilles,
Dresse dans sa superbe un triomphe voilant l'abandon,
L'osmose à son comble, à deux pas, le paradis appareille,
Dans une conquête, l'amour reste à quai, fait faux-bond.
quand le complot éclate, explosent les moments forts,
Les méchants endorment d'un coup, le désir en paresse,
l'armée sans armes se lève, compte les morts,
L'odalisque clouée à son lit, sourit, repousse les caresses.
------------------------------------------------------------
----------------