Galanthe t'appelons, toi, frêle perce-neige,
Blanche goutte de lait, tu parsèmes l'hiver
D'un délicat parfum, embaumant le pin vert,
Sous un épais manteau, ton nez couvert de neige.
Et ton menu hochet, frileuse floraison,
De quelle sûre horloge aux occultes rouages,
D'un antique oracle délivrant le message,
Sait-il le temps venu de la prime saison?
A la lune féline est-il déjà soumis?
Entrouvrant son écrin au pistil verdâtre,
Ou serait-ce au soleil, cette astre rougeâtre,
Qu'il aurait succombé, dans un désir permis.
Pour le furtif printemps, tu vas en éclaireuse.
Rumeurs dans les sous-bois, frissons dans les guérets,
L'orchestre de la vie s'apprête en grand secret,
Quand tu braves le froid, fleurette courageuse.
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La poésie est à l'âme, ce que le souffle est à la vie. Maxime Rohart
Douce est la poésie à l'âme qui soupire. Annie Poirier