Quelle belle Ă©poque,
A l’orée de la forêt, veille un cabaret
Sentinelle aux murs couverts de lierre, une maison
Pleine de chansons, de rires et de baisers volés
Sous la tonnelle, le vin y pétille à flots
Jeunesse en goguette ou chemineau solitaire
Apaches en cavale, jeunes mariés fous d’amour
Chacun y vient, oubliant la grisaille de la ville
S’étourdir au son d’un vieux piano à bretelles
Chansons Ă boire, ritournelles et airs de java
Amoureux transits ou filous des bas quartiers
L’innocence côtoie le vice et la débauche
Pour un regard de trop, pleuvent injures et horions
Havre de paix pour les uns, refuge pour les nanars
Le cabaret s’attire la colère des bourgeois
Pressé par l’opinion le tigre libère ses troupes
Par un dimanche ensoleillé du mois de mai
Profitant de l’ambiance bon enfant, sans encombre
Les chapeaux melons investissent la salle de danse
Imbu de sa fonction, méprisant toute prudence
Un fonctionnaire exhibe sa plaque et hurle, police !
Mal lui en pris, partie dont ne sait d’où, une salve
Le couche pour le compte, une panique générale
S’ensuit, pleurs, mitraille, cris, un début d’incendie
De fumée, envahi l’arène ensanglantée
Passée la tourmente, l’heure est au funeste bilan
D’anarchistes nulle trace, sur le pavé gît l’innocence
Moribond un violoneux, souffrant en silence
Murmure une chanson avant de plier bagage
A l’orée de la forêt, veille un vieux muré
Une légende veut que chaque dimanche du mois de Mai
Quelques vieilles pierres murmurent une chanson d’autrefois
Et quand reviendra le temps des cerises, le gai…………………..
Kernanet
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D'une succession de mots naissent des phrases qui font des histoires de tout et de rien....
"Alain"