Passeurs de mots.
Passeurs de mots.
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Mots après les mots,
Ecrits parmi les cris,
Je vis dans le désespoir,
Au fil de saisons illusoires.
Quand les pierres, dans le sang,
Se découplent et baignent en hurlant,
Tas de pierres qui hurlent en vain,
Puis meurent toujours, envers et contre tous.
J'attends, en hurlant, le souffle du rêve parfait,
L'arc roide et dur pour triompher des vestiges,
L'assurance des erreurs promises,
L'aurore des sommeils vacants.
Quand le fer croise dans les rues,
Tant d'hommes pleins de vertige,
Tombent, et leurs ombres innocentes,
Se diluent aux portes des déserts.
J'ai tant usé mes mots,
Au fond de tant de peur,
Que le jour s'est levé,
Sur les pierres du silence.
Aux yeux féroces des nuits pleines,
Où sombrent la lumière et le silence,
Je porte seul, les larmes de ma vie,
A marcher sur les mains de ma peine.
Près des brisants,
Hélant le reflux,
Une armée de tambours pointus,
Dansent pour les amis disparus.
L'espoir a désappris tant de mots,
Sur les berges oubliées,
Qu'il avale les rêves sans les mâcher,
Puis en plein soleil, brille pour les noyer.
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Illustration: La philosophie éclairée par la lune......
Dali. 1939.
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