Dernier sourire, croissant de Lune, pour la Terre, brille.
Dernières étoiles au fond des yeux, la Nuit : heureuse.
Petit à petit, la Grande trouve son répit :
Premiers rêves obscurs à l'enveloppe joyeuse
A l'heure où La belle, enclot l'ombre sous ses paupières,
Par-delà : l'horizon enfante sa lumière.
Les premières lueurs redessinent l'atmosphère
Et plongent le lointain dans un bain de mystère
Lentement s'élève, s'étire, la voûte endormie
Puissante et radieuse, toute en éventail, garnie
Ornant fière la corolle du bel Astre de Vie
Qui propage diffus ses rayons hors du lit
Immense caresse, soyeuse, large et généreuse
Conférant au firmament aimant, sa tendresse.
Et la magie opère, en éclats de liesse
Vagues superposées, étreignant l'âme rêveuse
Nous dépliant le ciel et son fond aquarelle
Pigments en éveil et éclosion de couleurs,
Se conjuguent en Amour, orange, rose, jaune, bleu ciel
Où s'enlacent longs, effilés, les nuages... Douceur...
Et ce fleuve non loin, mire inconditionnel
Spectateur, se laissant baigner en mille reflets
Dansent sur l'eau, s'étalent, les braises arc-en-ciel.
Sur les flots s'allongent, les cieux si convoités
Alentour, en alerte, toute faune, toute flore
La Nature murmure ses premières mélodies
A l'abri, discrète, sans L'Homme... encore endormi...
Se partagent l'espace, la diversité, explorent
Tant d'espèces, lapins, faisans, pies, petits cui-cui
Fragile faon respirant les fleurs en rosée
Etincelle au bout du nez, le regard léger.
Conte de fées, réalité, havre de Paix,
Le jour pointant voudrait-il colorer nos vies?
Plus haut, portant, berçant les pensées voyageuses
Cent oiseaux au levant, dessinent du bout des ailes
Sur la toile offerte, en ampleur majestueuse
Des courbes aérées de grâce, volatiles, sans zèle
Souplesse moelleuse, en nappes teintées éphémères
Communion, symphonie appelant au bonheur
Les secondes oniriques tintent, chantant en mon coeur
Envoûtent et repeignent, somptueusement ma sphère
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Richard PAYET