Aveuglé par un éclair blanc
Inondant brutalement la forêt
Foudroyé en plein cœur
Dans sa parure de printemps
Puis tombé en plein ciel
Dans un fracas déchirant
Sans jamais pouvoir se relever
Et revoir un nouvel été.
Meurtri, brisé, déchiqueté.
Couché en travers d’un fossé
Sur un lit de mousse tendre
Comme une sentinelle blessée
Agonisant au bord d’une tranchée
Sous les derniers feux du soleil couchant.
Resté en tenue de camouflage
Treillis de lianes et feuilles de lierre
Sangsues végétales ruisselantes de vie
Prêt à reprendre un combat sans espoir
Mené depuis de si longues années
Bravant insolemment les siècles
Le long des chemins de pluie
Sur le front ridé des champs
En lisière de forêt.
Le vieux chêne centenaire attend
Tranquille comme toujours
Dans la sérénité des lieux
Dans le silence qu’on aime écouter
Une fois l’orage passé.
Condamné à une mort certaine
Avant l’hiver prochain
Le vieux chêne centenaire attend
Couché dans son habit flétri.
Palmito
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Toutes les choses ont leur mystère, et la poésie, c'est le mystère des choses !
(Frederico GARCÍA LORCA)