Aux portes des voyelles : les consonnes.
Aux portes des voyelles : les consonnes.
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" Au déjeuner des vilains bonshommes."
Sur le front, les invités se livrent la bataille des mots,
En fin de repas, les voyelles colorent leurs merveilles,
Sert un vers au vin vert, quand les consonnes coulent à flot,
Sur le parvis du palais bleu, résonne tout le secret à l'oreille.
Le jour sacre et joue son simulacre de nacre,
La fable lit un grand livre énigme, qui se livre,
L'icône traîne à ses pieds tout un massacre,
L'imprécation coule, la scène, bois bandé, ivre.
Ecrire, c'est la cachette et pousser la gâchette,
Montrer : écrire le silence, dans sa douce violence,
Une saison que l'enfer d'une orgie parisienne rachète,
En grande partance pour la transhumance de l'outrance.
Dans cette bataille nasale, bateau ivre de mots,
Les voyelles effondrent sans nul autre abordage,
Fracassent les vers du cabaret vert dans un tripot,
Et soulèvent aux grilles, dégoût vers un naufrage.
C'est là , que les consonnes à la porte,
Une voyelle à la clé, en quelque sorte.
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illustration : Coin de table de Fantin-Latour. 1872.
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