La cabane en ruine est témoin d’une époque
Qui se meurt de l’assaut du gel et du brouillard.
Autrefois le berger paraissant grand gaillard
Faisait de cet abri sa campeuse bicoque.
Aujourd’hui ce ressui n’est rien plus qu’une loque,
Un vestige perdu disant peu sur son art.
Pourtant, depuis toujours, mon aïeul fort bavard
M’en parle, d’un air vif, dans un long soliloque.
Demain, j’irai revoir, nostalgique et sans bruit,
Ce coin de paradis dont le toit est détruit,
Laissant, venant du ciel, tomber les projectiles.
L’odeur des feux anciens qui demeure incrustée
Sur ces murs attaqués par des lierres reptiles
Me dira que la vie était moins assistée.