Je vous laisse la maison
Les champs
Les prairies
Les rivières
Les montagnes
Je vous laisse à vos croyances

Je vous laisse ces richesses
Ces trésors
Ces biens
L’argent
Comme le pétrole
Je vous laisse à vos croyances


Je vous laisse le ciel
Les étoiles
La lune
L’espace
Et cette terre
Je vous laisse à vos croyances

Je vous laisse vos fêtes
Les prières
Les sacrifices
Les chapelets
Ainsi que vos sanctuaires
Je vous laisse à vos croyances

Je renonce aux chemins
Où l’on invoque dieu
Après avoir flirté avec le diable

Je renonce aux arènes
Où après avoir abattu la bête
On égorge l’homme

Je renonce aux champs de blé
Où ce qui est fauché
Sont les tiges de l’espoir

Mes pas fuiront le tracé voulu par la providence
Ils contourneront les dômes où niche l’intolérance
Ils s’éloigneront des totems qui glorifient la suffisance
Ils s’écarteront de tous les dieux de la fausse délivrance

Et mon âme jamais ne se lavera
Avec cette eau puisée des larmes des victimes
Et mon âme jamais ne se prosternera
Devant les Rois fomentateurs des crimes
Et ma raison jamais n’acceptera
Marcher sur des cadavres pour atteindre les cimes


Quelle vision pour l’absence de vision
Et quel châtiment pour le laudateur du néant ?
Quel est ce livre que nos envies liront
Une fois face au gouffre du vide béant ?
Et nos mots que quelle rage ils vomiront
Face à la hideuse fragilité de ces géants ?

Juste une caresse
Juste un sourire
Et par paresse
L’irrésistible envie de mourir
Rien n’est tard et rien ne presse
A quoi donc va nous servir de tant courir ?

Ait Slimane Hamid

Bonjour awaliw, un écrit aux pensées très profondes .

toute une philosophie et le besoin de vivre mieux, merci du délicat partage,


yann

Très beau poème, très bien configuré, qui parle et semble renier tout en même temps qu'il mêle et mélange les choses et les sens. Bravo.

un très joli partage

merci Flamande

merci islander