L’une des employées avait fait fausse couche,
Deux fois consécutives juste après la vendange,
Et ils trouvaient ce fait pour le moins un peu louche,
Cette coïncidence leur paraissait étrange.

Le vigneron pêcha une fichue cochonnerie,
Un cancer de la peau appelé mélanome,
Il eut quelques séances de chimiothérapie,
On a vu d’autres cas dans la vallée du Rhône.

Sa femme lui disait : « Il faut faire quelque chose.
Il est d’autres façons de cultiver la vigne,
Qui de produits chimiques doit faire une overdose,
Ce peut être un hasard mais c’est sûrement un signe. »

Leur fille, parmi les grappes, était toujours aux anges,
Elle était motivée et très avantageuse,
Enceinte de six mois, elle faisait la vendange,
Pour son père, une envie un peu trop dangereuse.

Elle continuait pourtant, refusant d’obéir,
Sa mère pensait, aussi, qu’elle était imprudente,
Et que sa fille aurait mieux fait de s’abstenir,
Elle avait cette crainte que d’un monstre elle n’enfante.

Nul dans la famille ne l’aurait raisonnée,
La reine du domaine demain ce serait elle,
Elle allait son chemin, confiante et passionnée,
Elle donnerait le jour et la vie serait belle !

Toutes ces peurs, c’est heureux, elles demeurèrent vaines,
Et elle eut une fille que l’on trouva mignonne,
Mais les deux grands-parents, eux, s’inquiétaient quand même,
Et cela, contrairement à la maman vigneronne.

Le vignoble effrayait, avec ses pesticides,
La terre autour des ceps avait l’air desséchée,
Oser persévérer serait un homicide,
Et bien plus qu’une erreur, une faute, un péché.

La vigne sous la roche puise sa nourriture,
Elle ne supporte pas que la terre soit trop riche,
Mais il faut bien combattre la grise pourriture,
Et l’on ne peut laisser, soudain, les rangs en friche.

Oui, nous avons, c’est sûr, abusé des nitrates,
Pour engraisser la terre et forcer les moissons,
Les gens furent mieux nourris, si on en croit les stats,
Mais nous n’avons pas su garder moindre raison.

La guerre, les nitrates servirent à faire des bombes !
La paix, ils ont rempli les ventres affamés !
Hélas ! Ils ont souvent aussi creusé nos tombes,
Et les miraculés furent bientôt condamnés.

Madame a bien raison : on doit faire quelque chose.
Il faut plus de deux ans à des antibiotiques
Pour pouvoir espérer effacer les surdoses
Qu’on a administrées aux enfants anémiques.

Mettons, pour commencer, peu de produits chimiques,
Elle suffit amplement la bouillie bordelaise,
Le sol se régénère, tandis que les lombrics,
Sous le sol gazonné travaillent à leur aise.

Il faut un terroir sain pour faire de belles grappes,
Même s’il vaut mieux avoir un excellent terroir,
Ils boiront le bon vin en de longues agapes,
Les enfants gambadant, joyeux, près du pressoir.

Dumnac

D'accord pour dénoncer cela....

Mon sang tôt a rejeté Monsanto....et je m'en porte bien...mes muscles aussi, car cela me demande de l'effort physique pour réaliser mes travaux potagers

bien dit
Noel

Bonjour Dumnac, un poeme fort bien composé et tres intéressant et qui nous invite á une belle pensée écologique .

C'est là une dénonciation dont j'apprécie la façon dont elle nous est contée . voilà une morale écologique qui devrait être écoutée .
HONORE

Je suis ô combien d'accord avec ce raisonnement plus qu'iltelligent !

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Christian RAY avec Michel Drucker et Patrice Laffont

Bonjour Dummac

toujours cette justesse et finesse d'analyse, la narration est excellente pour ce message entendu et que je partage.

Amicalement Franie

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Un vigneron qui refusait les pesticides chimiques a connu quelques ennuis avec la justice et les autres vignerons qui craignaient pour leurs vignes.
Mais il est vrai que boire de ce vin chimique doit être nuisible pour la santé.

Un texte qui donne à réfléchir .

Amitié

Jean-Pierre

Le problème c'est que ceux qui ne traitent pas leurs plantations diverses, reçoivent par les vents les multiples épandages de produits dangereux faits par leurs voisins.

Difficile d'y échapper à moins d'être protégé par...des anges. Les vents d'anges de l'amour !...


Amicalement St Just

Les problèmes de tous ces produits chimiques que nous ingurgitons donnent par cette analyse grande réflexion....

***Dan***.....

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*** Un bonheur aplanit cent malheurs ***

comme tu as raison !! belle analyse et belle histoire !

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https://www.amazon.fr/Souffle-poétique-Adeline-alias-Éolienne/dp/2414163232

https://www.edilivre.com/sur-les-ailes-d-eole-adeline-mela-eolienne.html

je suis entièrement d'accord avec ton analyse

C'est de plus en plus dur avec l'agriculture de plus en plus folle et délirante. Mais où va-t-on? Merci de soulever le problème.
Et bravo pour le for beau et judicieux poème.

Merci.

Un poème fort prenant, bien tourné, à méditer


Bravo

Amicalement, eden

Revenons au Bio ! Ainsi faisaient nos pères
Sans le savoir. Alors ils avaient bien raison,
Comme le bon bourgeois que décrivait Molière
Qui faisait de la prose en n'ayant de leçon !

Adn

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Le Maroc à quatre mains . Recueil peintures de Micam et poèmes d'Adn.
Couleurs et mots en osmose. Recueil peintures Micam et poèmes d'Adn.
Connivences. Recueil peintures de Micam et poèmes d'ADN.
AXELLE AUTOMNE, HIVER roman par Micam (mon ...

Bonsoir Dumnac, très beau poème, belle analyse poétique


Amicalement

Merci de vos riches commentaires, chers amis,
Noel-Opan, Flamande, Honore, Chris-ray, Franie,
Coburit, St Just, Daniel, Eolienne,Felinelove,
Bubblegum, Eden33,Adn, EvilFranck.
C'est une histoire vraie!
Mon amitié
Dumnac

Une très belle réflexion écologique et un joli poème bien composé !
Comme j'ai beaucoup aimé te lire!
Bon samedi et amitiés sincères!
Alain