Les chasseurs d'aube.
Les chasseurs d'aube.
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Un champ de bataille obscurcit l'horizon,
Roulant cigarette de nuage sur cigarette de vent,
Se frottant le coude sur la cuisse d'un air coupable,
Tout est perdu dans le désert rouge de la nuit.
Un grand morceau de lune arrache des cris et des jurons,
Puis retombe lentement vers le matin,
L'intermède d'un rêve branlant,
Comme le jour glapit une douceur sucrée sous la langue.
Dans ce récit interrompu, la réalité est un intermède,
Qui traîne sa valise sur le carreau,
Puis court attraper la correspondance,
Et comme c'est dimanche : le jour colore de bleu les façades.
Les figures muettes du théâtre d'ombre arrivent en avance,
Pour repérer les lieux et retrouver l'aube,
Les oiseaux quittent les buissons, sifflant inexorablement,
Car tout ce petit monde part se prouver qu'il existe.
Ce foutu paysage n'en finit pas de passer par la fenêtre,
La vitre déforme un arbre, et les idées vont plus vite que l'image
C'est en fermant les yeux que tout s'inverse en silence,
Le soleil monte déjà haut, pour ralentir et immobiliser les gens.
Le vent frais nettoie les murs, les petites filles traînent les rues,
Avec une sorte de peur, tout au bout, pour toute conduite,
Le ciel mauve tire la langue et cela enchante tout le monde,
L'horizon bas, faussement curieux, jette des coups d'oeil.
On sent le soleil brûler sous les doigts,
Dans l'odeur intense des insectes se dorent au taillis,
Quelquefois le vent chante, se chaussures le serrent,
Il ne demande qu'à allonger les jambes et pencher de coté.
Il est temps d'oublier, les haies, les arbres et les collines,
Qui remontent à la plaine en hurlant sur les maisons,
LÃ -bas, les filles s'enfuient vers l'horizon,
Avec de grands balais pour chasser l'aube.
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