attention, ça va gratter un peu.....
Aujourd’hui, on se fait tuer pour un portable
Une cibiche ou vingt euros dans une caisse
Aujourd’hui la Kalash, seule voix acceptable
Règne souvent, dans une cruauté épaisse.
Plus de verrou, plus de limite et plus de porte.
La vie de l’autre n’a plus aucune valeur
Seul le moi compte, et plus personne ne supporte
Les contraintes qui font de Société l’Honneur.
On pointe les voyous, mais combien se cachant,
Derrière le col blanc ou le poste honorable,
Derrière un citoyen normal et attachant,
Ne font pas mieux au fond, tout aussi détestables.
On insulte les profs pour modeste bricole
On les frappe, on les tue sans penser que c’est mal.
On met le feu aux bâtiments ou à l’école
Qu’on a bâti pour nous. Cela semble normal.
On met le son à fond, et tant pis pour les autres.
Le chien pisse sur le balcon. Il pleut dessous.
Sur le gazon public, on piétine et se vautre
Abandonnant mégot, cannette et on s’absout.
Et dans les magasins, on ouvre les paquets
De biscuits dont les enfants affamés s’empiffrent
Sans réfléchir qu’on vole, on ouvre son caquet,
On est fier de l’exploit que l’on traduit en chiffres.
Et combien de fois, au beau milieu des conserves
Trône un poulet ou un poisson qu’on abandonne
Sans remords, sans état d’âme et sans réserve.
On piétine paquets tombés, on se pardonne.
On dépose déchets, ordure et encombrants
Sur le bord de la route, on dit qu’on se débrouille.
Transformant la Nature en dépotoir navrant
On feint de ne pas voir et on joue les gribouilles
On se gare où on veut, forçant les vieilles gens
A marcher sur la rue, en insécurité
Et tant pis s’ils se font faucher, c’était urgent :
Pas envie de chercher, adieu civilité.
Au marché on se groupe pour faire une causette
Barrant tout le passage et prenant bien son temps.
Malheur pour les landaus, les chariots à roulettes.
Qu’on ose demander et ils sont mécontents.
Et chez les commerçants on ne sait plus attendre,
Mais on fait attendre les autres en chipotant.
On est seul au monde et on le fait bien comprendre
Et tant pis si ce vieux vacille en tremblotant.
Au guichet, on ne passe pas inaperçu
A malmener le préposé qui n‘en peut mais.
On ne supporte plus de voir désir déçu,
Limite à ses envies : « j’exige moi, non mais !!! »
Et puis, regardant le politique on s’écrie
« Quel vendu, quelle horreur, la honte pour la France,
Ignorant la misère du peuple qui crie
Tout à ses ambitions, et tout plein d’assurance»
Et pourtant chez cet homme, on retrouve en miroir
Les travers que chacun peut montrer chaque jour
Dans son rapport à l’autre et qu’il ne veut pas voir
Trop occupé de soi pour bien dire bonjour.
Moi, vous, nous avons tous à nous examiner :
En fait, ces gouvernants qu’on piétine avec rage
Ne sont que nos reflets et on peut deviner
Que nous avons des chefs qui sont à notre image.
Daniel 46 le 23 septembre 2014. Tous droits réservés.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)